COMANCHERIA

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Comancheria, le mot évoque le western. De fait, le terme désigne le territoire allant de l’ouest du Texas au Nouveau Mexique où vivaient les Comanches pendant la première moitié du XIXè siècle. Comancheria était le tout premier titre de ce film mais aux Etats-Unis il a finalement été exploité sous celui de Hell or Highwater. Cette expression signifie :  il faut faire ce qui est à faire quelles que soient les circonstances. Elle renvoie aussi à une clause contractuelle imposant que les remboursements doivent être effectués par un emprunteur même s’il rencontre des difficultés. Et là on est au plus près du sujet.

A la fois thriller et western moderne, Comancheria  fait appel à de solides ressorts du film de genre tout en abordant des thèmes sociaux comme l’endettement et des questions d’éthique autour du pouvoir des banques.

Son scénario met en scène d’un côté deux frères qui braquent des agences bancaires pour rembourser un emprunt trop lourd et, de l’autre, deux Texas Rangers lancés à leurs trousses. Jeff Bridges dans le rôle d’un Ranger expérimenté n’est pas le moindre atout de cette réalisation. Etonnant et attachant, son personnage, avec ses piques vachardes destinées à déstabiliser son collègue, introduit un humour bienvenu  dans ce suspense.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES AMANTS DU TEXAS (Un thriller aux accents de western moderne dans le Texas d'aujourd'hui avec Ben Foster) ou encore THE FINEST HOURS (Un autre suspense réunissant Chris Pine et Ben Forster).

Les producteurs ont choisi de confier la réalisation de Comancheria au Britannique David Mackenzie après avoir vu Les Poings contre les Murs, un film de prison particulièrement violent et nourri d’émotion qu’il a tourné en 2013. Le cinéaste britannique, lui, a été séduit notamment par le fait que cette intrigue porte une réflexion sur l’Amérique contemporaine, les rapports entre les communautés, "la question des armes à feu, le comportement inique des banques, l’éclatement des familles et de la société". Et cet Européen a été tout autant emballé par le défi de réaliser un film dont l’identité visuelle et culturelle soit américaine.

Pour le scénariste Taylor Sheridan, à qui on doit également Sicario, Comancheria est un poème d’amour adressé à sa terre natale, le Texas. "Les Texans sont de vrais combattants, explique-t-il, et, d’une manière ou d’une autre, ils se battent pour leur terre, à tort ou à raison depuis des siècles. L’histoire du Texas s’est bâtie autour de la conquête et de l’assimilation." Le film n’a cependant pas été tourné dans cet état mais au Nouveau-Mexique voisin, notamment dans la petite ville de Moriarty. Avec son chef-opérateur, le metteur en scène y a trouvé des paysages à fort contrastes et des étendues désertiques écrasées de chaleur qu’ils ont filmés avec caméras numériques de haute précision en format scope. Une façon de concilier style visuel contemporain et univers du western.

Quant aux banques braquées par les deux frères, ce sont des agences désaffectées qui ont été rénovées pour les prises de vue à l’exception d’une succursale de la Western Bank, toujours en service. Pendant les repérages, l’équipe a d’ailleurs constaté que de nombreuses banques avaient fermé leurs portes.Tout comme ils ont rencontré sur le terrain de nombreux propriétaires terriens en grande difficulté, comme les personnages de Toby et Tanner. Une des banques envisagées comme décor a même été attaquée une semaine après le tournage. Un signe de plus pour dire combien la fiction est proche de la réalité dans Comancheria.

Comancheria commence comme un film de braquage classique, tendance coups à moitié minable afin de faire du fric facile. Rien de bien neuf a priori, sauf le cadre de son scénario, qui fait évoluer son duo dans une sorte de western, dépoussiérant à peine le mythe des frères ...

Comancheria désigne l’ancien territoire comanche à cheval entre le Texas et le Nouveau-Mexique. Ce pays, chargée d’histoire de luttes et de changement est devenu une vaste zone de laissés-pour-compte où le temps semble s’être arrêté. Un sentiment accentué par de ...

Le défi qui se pose à David Mackenzie est le suivant : comment appréhender les clichés qui vont inéluctablement saturer son récit ? Road movie, braquages, traque, fuite en avant, paysages, rien ne manque ; et pourtant, tout fonctionne. C’est avant tout une question d’atmosphère ...