CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD

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Dans la catégorie "familles de cinéma dysfonctionnelles", je demande la famille Patar, un père veuf et ses deux filles, habitués du système D, des fins de mois difficiles et des chips au petit déjeuner. Mais surtout des êtres attachants, meurtris par le deuil, qui font de leur mieux pour être heureux ensemble.

Sur cette situation de départ douce-amère, Sophie Reine, dont c’est le premier long métrage, tisse une comédie tendre et sensible qui préfère le rire aux larmes et la dérision au drame. En se basant sur ses propres souvenirs d’enfance, elle raconte une vie hors cadres et hors normes, sans beaucoup de règles mais avec énormément d’amour.

Mais si Cigarettes et Chocolat chaud est un hymne à la fantaisie et à la légèreté, cela n’empêche pas une certaine profondeur, et notamment un plaidoyer vibrant pour le droit à la différence, quelle qu’elle soit. C’est ce mélange réussi qui apporte au film la force émotionnelle et l’énergie communicative qui en font le feelgood movie par excellence.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CAPTAIN FANTASTIC (Un père élève ses enfants hors cadres mais doit composer avec le monde extérieur après le décès de sa femme.) ou encore DES NOUVELLES DE LA PLANÈTE MARS (Un homme seul qui essaye à sa manière d'être le père parfait.).

Un stage de parentalité, avouez qu'il fallait y penser ! Sauf que cet excellent ressort comique de Cigarettes et chocolat chaud n'est en rien une invention de la réalisatrice Sophie Reine, mais un dispositif réel créé en 2007 pour apprendre aux parents "défaillants" à développer leur "compétence de parents". Heureusement, dans le film, c'est la comédienne Camille Cottin révélée par la série Connasse sur Canal + qui interprète la travailleuse sociale chargée de remettre la famille Patar dans le droit chemin. Si elle apparaît au départ plutôt stricte et même coincée, elle laisse assez vite apparaître non seulement son humanité, mais son propre petit grain de folie. Quitte à déroger à son tour à quelques règles.

Face à elle, on retrouve Gustave Kervern, lui aussi habitué de Canal+ et de l'univers Groland, mais également réalisateur de films comme Louise-Michel ou Le grand soir, en tandem avec son complice Benoit Delépine. Son physique de nounours le prédisposait à ce rôle de père dévoué et légèrement paumé sur les bords, et la complicité qui l'unit à ses deux filles de fiction, Héloïse Dugas, qui joue Janine, et Fanie Zanini qui est Mercredi, transparaît à l'écran. Les deux jeunes comédiennes sont d'ailleurs assez impressionnantes. D'autant que si Fanie est une habituée des tournages (on l'a notamment vue dans Suzanne de Katell Quillévéré et L'homme qui rit de Jean-Pierre Ameris), Héloïse Dugas, elle, tient là son premier rôle au cinéma.

Pour se préparer, la jeune fille a rencontré une adolescente atteinte du syndrome Gilles de la Tourette, le trouble neurologique mal connu et souvent caricaturé dont souffre son personnage. De son côté, Sophie Reine est entrée en contact avec l'association française du Syndrome Gilles de la Tourette et a pu parler avec des familles concernées avant d’écrire le scénario. Ce sont probablement ces éléments tirés du réel qui permettent au film de trouver le ton juste, entre humour, gravité et tendresse.

Cigarettes et chocolat chaud est une belle surprise, un film lumineux et solaire qui parle pourtant de sujets pas toujours évidents, un peu casse gueule, un peu pathos, le deuil, la maladie, le manque d'argent... Mais si la larme nous guette c'est presque avec joie qu'on l'accueille, ...

Avec Cigarettes et Chocolat Chaud, son premier long-métrage, Sophie Reine livre un feel-good movie comme on en a rarement en France. Embrassant l'insouciance rebelle des marginaux tout en invoquant la musique de David Bowie comme horizon des émotions, la cinéaste nous fait immédiatement ...

Denis (Gustave KERVEN) élève ses deux filles Janine (Héloïse DUGAS) et Mercredi (Fanie ZANINI) dans un joyeux « bordel » qui n’échappe pas au regard vigilant de l’action sociale. Séverine (Camille COTTIN), enquêtrice sociale, se plonge avec ses certitudes dans l’univers ...