CIEL ROUGE

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C’est le début de la guerre d’Indochine. Un soldat français, qui ne se doutait pas du bourbier qui l’attendait, est sommé de pratiquer la torture sur une jeune combattante vietnamienne et au bout du compte l’assassiner.

Il décide plutôt de libérer sa victime et de déserter. Mais dans la jungle, alors qu’ils sont seuls, elle lui demande de rejoindre le Viêt Minh. Lui, veut fuir la guerre. Leur divergence idéologique ne va pas les empêcher de tomber amoureux.

Cette histoire d’amour en temps de guerre impressionne par ses ambitions. On ne voit pas tous les jours le cinéma français s’aventurer sur le terrain historique, encore moins s’inspirer des errances de Terrence Malick. Un film atypique et singulier.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver INDOCHINE (Régis Wargnier a lui aussi filmé la guerre d'Indochine, par le prisme d'une histoire d'amour.) ou encore THE HOURS (Dans ce film de Stephen Daldry retentit "Metamorphosis 2", morceau-phare de Philip Glass qui hante CIEL ROUGE).

Ciel rouge est le premier film d’Olivier Lorelle, qui n’a pourtant rien d’un débutant au cinéma. En effet, avant de passer à la réalisation, il a été scénariste d’autres récits de guerre français, notamment le téléfilm Soldat Blanc d’Erick Zonca et Indigènes de Rachid Bouchareb. Il a d’ailleurs écrit bon nombre de films de Bouchareb : Little Senegal, La Voie de l’ennemi, Hors-la-loi, London River et La Route d’Istanbul. Il a par ailleurs été producteur et scénariste de Vendeur, super film noir avec Gilbert Melki, sorti en 2015.

Ciel Rouge a comme Indochine, de Régis Wargnier, été tourné au Vietnam, alors que d’habitude, c’est le Cambodge qui sert de décor aux films qui traitent de la guerre d’Indochine. Mais Olivier Lorelle tenait à cette vérité de cinéma. Son producteur Mathieu Ripka, qui, je cite « connaissait très bien le Vietnam et s’est occupé de la production nous a persuadés que c’était possible, contrairement aux craintes répandues de devoir supporter la censure des commissaires politiques. Ça a été une grande chance pour le film. Cela m’a permis de tourner dans des décors naturels, notamment pour les villages des ethnies minoritaires où l’histoire conduisait les personnages, ce qui donne une vérité au film et nourrit toute sa dimension contemplative. »

À la musique, vous avez peut-être reconnu le célèbre morceau au piano de Philip Glass, Metamorphosis 2, qui de l’aveu même d’Olivier Lorelle, lui « arrache le cœur ». C’est un morceau que l’on entend également dans The Hours de Stephen Daldry, dans le documentaire Into Eternity de Michael Madsen ou encore dans Demain et tous les autres jours de Noémie Lvovsky.

Un film remarquable de liberté et d'originalité dans le monde sclérosé du cinéma français d'aujourd'hui, que tout spectateur cherchant du déjà vu, ne peut que manquer... Le film frappe par sa sincérité inhabituelle en deçà de tous codes comme de toute mode. Une caméra ...

Un film différent de tout ce qu'on peut voir aujourd'hui, un film qui donne une respiration, pas soumis à l'efficacité narrative obligée, un film qui fait voyager, et aussi, surtout une histoire d'amour très émouvante où, partant d'un impossible, passant chacun par la case ...

Vu le mercredi de sa sortie. Un film libre, sensuel, vibrant. Une histoire d'amour rendue possible mais contrariée à la fois par la folie des hommes, l'absurdité de la guerre. La réalisation est inspirée, mouvante, audacieuse, comme cette nature enveloppante de la jungle vietnamienne ...