CARLOS

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Illich Ramirez Sanchez citoyen d’origine vénézuelienne a été un exécuteur, idéologue, terroriste, révolutionnaire et finalement mercenaire dans les années 70. A Londres, à Paris ou à Vienne pour une organisation palestinienne, pour le KGB ou pour lui-même il sème la terreur sous le nom de Carlos, avant d’être lâché par tout le monde, arrêté par la police française et purger une peine de prison à vie.

En 2010 Olivier Assayas sort à la fois un film et une série télé sur le destin de celui qui fut un des ennemis public numéro 1 de la DST. Le film est présenté hors compétition à Cannes dans une version de plus de 5 heures puis diffusé en trois parties sur Canal Plus. Pour finir il sortira en salle dans une version de 2h45. Ce fut un des projets les plus ambitieux et les plus délicats du cinéma politique français. A tel point d’ailleurs que, depuis sa prison, le terroriste tenta d’en contrôler la réalisation.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA BANDE À BAADER DE ULI EDELL (2008) ou encore L'AVOCAT DE LA TERREUR DE BARBET SHROEDER (2007) .

Olivier Assayas, fils du scénariste Jacques Rémy, ancien journaliste aux Cahiers du cinéma, est un homme façonné par les années 70. Il fut imprégné par le situationnisme et les idéologies révolutionnaires et Carlos est un écho de sa jeunesse. Le paradoxe de son scénario fut de s’approprier les zones d’ombres d’une personnalité experte en dissimulation.

Le film s’appuie sur les faits avérés, pour autant il reste une fiction. Ecrit sur la base d’une importante documentation avec le concours de l’écrivain Dan Franck, Carlos présentait deux difficultés de taille : la reconstitution et le casting. L’action était supposée se dérouler dans 10 pays, avec 120 comédiens parlant 7 langues. Et il fallait trouver un acteur proche physiquement de Carlos, avec suffisamment de charisme mais sans grande notoriété. Après bien des aléas de production et des défections diverses, les décors furent regroupés au Liban et le vénézuelien Edgar Ramirez repéré dans Domino de Tony Scott hérita du rôle-titre.

Hormis les difficultés quotidiennes liées au manque d’infrastructure, le cinéaste se heurta à la dangerosité du sujet. Des acteurs syriens et soudanais firent défection de peur de se compromettre et malgré l’attrait promotionnel d’une production occidentale. Certains furent remplacés le jour même du tournage par des amateurs. A l’arrivée, le terroriste qui se prenait pour une gravure de mode, et pour une star du P38 exigea, de sa prison, d’être associé au film, puis tenta de le faire interdire. Il fut débouté. Mais comme le dit Assayas lui-même, il a obtenu avec le film ce qu’il a toujours cherché à être : une créature narcissique, célèbre et redoutée.

N'ayant hélas pas encore eu l'occasion de découvrir la « série- événement » dont ce « Carlos » est une sorte de version écourtée afin de le rendre plus accessible au grand public, il est tout à fait possible que mon appréciation soit quelque peu erronée quant à la ...

Catégorie : cinéma journalistique. Ici, le parcours de Carlos, le terroriste pas le chanteur. D'abord pro-palestinien puis allant d'une cause à une autre en fonction de l'Histoire, sachant que la période racontée ici, des années 70 au milieu des années 90 est particulièrement ...

J'ai une énorme bouffée de soulagement à chaque fois qu'un film français ne ressemble pas à ce formatage d'oeuvres typiquement françaises et sentant les cours d'école de ciné parisienne à des kilomètres. À ce jour, Assayas est le seul à me prouver que c'est encore possible. Le ...