CAITI BLUES

en VOD

Dans le documentaire de Justine Harbonnier qui va suivre, vous allez faire la connaissance d’un personnage unique : Caiti Lord. Une jeune femme qui existe bel et bien, dans toute son authenticité, sa simplicité et sa démesure. Bienvenue à Madrid : non pas la capitale espagnole mais une bourgade oubliée du Nouveau-Mexique aux Etats Unis, ville fantôme peuplée jadis par les hippies.  

Caiti y sert des cocktails dans un bar mais ses rêves sont bien loin du comptoir : fascinée depuis son enfance par le glam et le strass des comédies musicales de Broadway, la jeune femme possède une voix unique qu’elle distille à la guitare aux auditeurs d’une radio locale.  

Alors que l’Amérique bascule dans un monde parallèle « trumpien » inquiétant, les mots et le timbre de Caiti et son blues vont résonner comme une bouée de sauvetage... Objet fragile et fascinant, « Caiti blues » est un exercice de style troublant et sincère qui ne devrait pas vous laisser indifférents... 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JANIS (La voix des chanteuses révèle parfois les tréfonds de leur âme. Qui sait les entendre puis les écouter en sort transformé. Janis Joplin comme Caiti Lord font partie de ces artistes là...) ou encore BAGDAD CAFE (Une bourgade perdue dans l'Amérique profonde. UN bar qui semble surgir de nulle part. ET soudain une voix unique qui résonne au plus profond des nos coeurs...).

Caiti Lord rejoint donc la galaxie de ces musiciens héros de documentaires. Sa personnalité et son talent justifient aisément cette place : la jeune femme n’a aucune volonté de devenir une star mais sa grâce, ses mots et sa voix lui confèrent une dimension que bien de ses « collègues » surmédiatisés souhaiteraient avoir ! Dans cette même catégorie, le destin de Sixto Rodriguez fait figure de cas d’école, retracé dans l’excellent « Sugar man » de Malik Benjelloul (Oscar du meilleur documentaire en 2013). Ce chanteur-guitariste américain, depuis comparé à Bob Dylan, sort deux albums dans l’indifférence générale au milieu des années 60 et disparait des radars, devenant maçon. Sauf qu’en Afrique du Sud, ses disques deviennent soudain l’hymne de la jeunesse anti-apartheid. Echappant au phénomène, Sixto est redécouvert et accède enfin au succès sur ses vieux jours !  

On parlait de Dylan : « No direction home » de Martin Scorsese en 2005 rend hommage à la carrière du Prix Nobel de Littérature à travers de nombreuses interviews (Joan Baez, Peter Seeger ou Allen Ginsberg) et des extraits rares de concerts du chanteur. Les Beatles avec notamment « Eight days a week » de Ron Howard ou « Get back » de Peter Jackson ont évidemment eu droit à leurs docs tout comme les Rolling Stones avec « Gimme shelter » en 1971 ou « Shine a light » de Scorsese en 2008, (encore), qui suit les préparatifs d’un concert de Mick Jagger et sa bande...  

Parfois, le do musical s’intéresse aussi au destin tragique de ces stars de la musique, notamment quand leur disparition est soudaine. « This is it » suit ainsi les derniers mois de la vie de Michael Jackson dans les coulisses du show grandiose qui devait marquer le retour flamboyant du Roi de la Pop. Sa mort en juin 2009 mettra un thème à l’aventure mais offre des images rares et uniques de l’artiste. « Amy », « Whithey », « Janis » ou « Billie » portent les prénoms et les stigmates de ces artistes uniques à la vie fracassée par le succès, les excès et les névroses... 

Depuis le studio de la radio KMRD où elle tient une chronique sous le pseudonyme de DJ Barnacle, Caiti Lord contemple le paysage rocailleux du Nouveau-Mexique. Telle une vigie, elle s’aventure, autant pour ses auditeur·trice·s que pour elle-même, dans des monologues introspectifs ...