BRAQUER POITIERS

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L’ambition des cambrioleurs est une géométrie des plus variables… Il y a ceux qui vont passer des mois voire des années à imaginer le casse d’une banque aux coffres réputés inviolables, d’un joailler aux vitrines infranchissables ou d’un musée aux trésors inestimables… Et puis il y a Thomas et Francis, les deux braqueurs du film de Claude Schmitz.

Alors eux, leur ambition est plus modeste, un peu low-cost même : le duo a décidé d’enlever Wilfrid, propriétaire d’une entreprise de lavage de voitures ! Une opération qui devrait leur rapporter un peu d’argent mais qui va surtout leur apporter pas mal de soucis car le dit Wilfrid se trouve fort à son aise avec ses ravisseurs et décide de profiter de l’été enfin divertissant que les deux hommes lui propose dans le Poitou !

Une comédie absurde et burlesque qui parle aussi de solitude et d’amour : « Braquer Poitiers » est une proposition de cinéma comme on en croise peu sur nos écrans…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SAINT-AMOUR (Deux cinémas hors-normes, différents qui offrent une vision inhabituelle de la vie, incarnée par des marginaux dont les valeurs sont assez différentes de celles du reste de la société...) ou encore RAPT (Parfois durant un enlèvement, d'étranges relations se nouent entre les kidnappeurs et leur victime. Entre violence et connivence...).

Alors au rayon braquage, vous conviendrez que le film que vous venez de regarder à considérablement revu à la baisse les ambitions du genre… Franchement, avouez que le rapt d’un patron de car-wash, sur le papier, il y a mieux pour faire rêver un producteur ! Il aurait cependant été dommage que ceux de « Braquer Poitiers » s’arrêtent à ce préjugé et nous privent du film réjouissant et tendre de Claude Schmitz…

Le cinéma français s’est d’ailleurs fait une certaine réputation dans ce registre avec de grands classiques comme « Le cercle rouge » de Jean-Pierre Melville et son affiche de rêve : Delon-Bourvil-Montand, « Le casse » d’Henri Verneuil avec Jean-Paul Belmondo et Omar Sharrif ou encore « Les égouts du paradis » de José Giovanni racontant le cambriolage d’une banque niçoise par le gang d’Albert Spagiarri et plus récemment « Le convoyeur » de Nicolas Boukhrief ou « 11.6 » de Philippe Godeau… Mais il est vrai que dans l’imaginaire du spectateur, qui dit braquage dit aussi Hollywood et en la matière, certains ont repoussé assez loin les limites.

Je pense évidemment à Steven Soderbergh dont la trilogie « Ocean’s » eleven, twelve et thirteen garde la saveur d’un incroyable butin cinéphilique. George Clooney, Matt Damon, Brad Pitt, Julia Roberts et quelques autres s’y lançaient à l’assaut d’un casino, d’un œuf de Fabergé puis de nouveau d’un casino à grand renfort de déguisements, de technologie et de rebondissements en tous genres… La version féminine baptisée « Ocean’s eight » a logiquement vu le jour en 2018 ! Mais n’oublions pas d’immenses classiques du cinéma comme « L’affaire Thomas Crown » avec Steve McQueen et Faye Dunaway en 1968, « La main au collet » d’Alfred Hitchcock en 1955 avec Grace Kelly et Cary Grant, « Quand la ville dort » de John Huston ou encore la saga « Mission impossible » avec Tom Cruise, « Point break » et son gang de surfers avec Patrick Swayze et Keanu Reeves et « Heat » de Michael Mann qui tous ont imaginé des braquages d’anthologie !

Un premier long métrage, enfin un moyen (59 minutes) de fiction suivi d'un doc intitulé Wilfrid de 26 minutes ou l'on retrouve les acteurs du film réuni par Wilfrid autour de lui. Un film délicieusement décalé foutraque, tourné en 4/3 en neuf jours et largement improvisé ...

Ce ne devaient être que de simples vacances, tranquilles comme toutes les autres, dans le château de son vieil ami installé en Belgique. Le hasard a voulu qu'un tournage s'y déroule, ce même été 2016, et qu'on l'invite à y tenir un petit rôle d'appoint. Trois fois rien, ...