BELPHÉGOR, LE FANTÔME DU LOUVRE

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"Belphégor", un nom qui inspire la crainte et la terreur pour plusieurs générations de téléspectateurs. Belphégor, le fantôme du Louvre de Jean Paul Salomé est en effet l’adaptation cinématographique d’une série télévisée qui fit les grandes heures de la télévision française au milieu des années soixante. Le réalisateur d’Arsène Lupin décide donc de moderniser la série originale tout en gardant le concept fort de celle-ci : les couloirs du musée du Louvre sont hantés par un fantôme surnommé Belphégor.

Nanti d’un budget de superproduction, le réalisateur parvient à obtenir l’autorisation de tourner dans le plus célèbre musée français, ce qui confère à l’univers du film une réelle authenticité. Il a fait appel à une équipe bien rodée pour les effets spéciaux, celle de la société Duboi. Pas question en effet, comme dans la série, de se contenter d’un costume et d’un masque pour figurer le fantôme du Louvre.  Il fallait utiliser les dernières technologies pour conférer au spectre une incarnation fascinante et effrayante à la fois.

Mais un des charmes indéniables de ce Belphégor repose sur son casting original et robuste. Sophie Marceau s’évade un temps des films d’amour qui ont fait sa gloire pour se transformer en jeune fille obstinée à découvrir l’identité du fantôme. Clin d’œil à la série d’origine, elle croisera même le temps d’une scène l’héroïne du feuilleton, l’actrice et chanteuse Juliette Gréco. Elle a pour partenaire Frédéric Diefenthal qui sortait du succès de Taxi et Michel Serrault, génial en inspecteur râleur qu’on croirait sorti d’une bande dessinée de Tintin.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver "LES BRIGADES DU TIGRE" DE JÉRÔME CORNUAU (Une adaptation réussie d'une célèbre série télévisée française. Action et aventures sont au programme de ce polar de la Belle Epoque.) ou encore ADÈLE BLANC-SEC (Une journaliste qui n'a froid aux yeux affronte dans Paris ptérodactyles et momies belliqueuses. Dans "Belphégor, le fantôme du Louvre", il y avait déjà le charme de la bande dessinée de Tardi, où Paris se voyait envahi par des divinités égyptiennes.).

Belphégor, le fantôme du Louvre était un prototype en terme de production. Alors qu’Hollywood n’hésitait pas depuis longtemps à transposer au cinéma des séries télévisées, la cinéma français a été frileux à franchir ce pas. Le patrimoine audiovisuel français regorge pourtant de séries fabuleuses qui pourraient donner naissance  à de beaux films de cinéma. C’est ce qui a poussé le producteur Alain Sarde à se lancer dans l’aventure Belphégor. Cette série était restée mythique dans l’imaginaire collectif, et même ceux qui ne l’avaient jamais vu en avaient entendu parler. C’était donc la série idéale pour franchir le pas.

Jean-Paul Salomé est un cinéaste à la carrière hétéroclite. Depuis ses débuts en 1992, il a œuvré dans différents genres : comédie avec Les braqueuses, film de guerre avec Les femmes de l’ombre ou polar très noir avec Le Caméléon. Après le succès de Belphégor, il s’est lancé dans une autre adaptation réussie d’un feuilleton télévisé, Arsène Lupin, d’après le personnage créé par le romancier Maurice Leblanc.

Pour écrire l’adaptation de Belphégor, il s’est entouré de deux fortes personnalités du monde du scénario, Danièle Thompson et Jérôme Tonnerre.  Danièle Thompson a travaillé avec son père, Gérard Oury, sur plusieurs de ses films les plus célèbres, de La folie des Grandeurs aux Aventures de Rabbi Jacob. Elle fait preuve autant d’invention dans l’élaboration de gags sophistiqués que de rigueur dans l’élaboration de la structure dramatique. C’est pour cette raison que Patrice Chéreau fit appel à elle pour coécrire sa Reine Margot, assez peu comique il est vrai, mais romanesque à souhait. Jérôme Tonnerre a collaboré à plusieurs reprises avec Claude Lelouch et Patrice Leconte. Il est très doué dans l’élaboration de personnages ambigus et complexes. Tous ces talents réunis ont permis à Belphégor d’être un divertissement élaboré avec intelligence.

Des choses gentilles à dire sur ce film : L’intérêt de Belphégor, le fantôme du Louvre tient en deux mots : Sophie et Marceau : Sophie Marceau qui peste après des problèmes de courant « Et merdeuuuh » ; Sophie Marceau qui suit un chat jusqu’au Louvre en passant par ...