BAJIRAO MASTANI

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Avec plus de trois millards et demi de roupies de recettes (soit près de 45 millions d’euros) Bajirao Mastani se classe parmi les plus gros succès du cinéma indien de tous les temps. Cette superproduction située au XVIIIe siècle met en scène un fier guerrier écartelé entre deux femmes, l’une hindoue et l’autre musulmane, et confronté à une raison d’Etat intransigeante.

Le cinéaste Sanjay Leela Bhansali avait déjà signé une histoire d’amour impossible avec Devdas, présenté hors compétition à Cannes en 2002. Son goût pour les décors et les costumes somptueux se retrouve dans Bajirao Mastani qui a raflé 9 récompenses dont meilleur film et meilleur réalisateur aux Filmfare awards, l’équivalent des César en Inde.

Outre la réalisation, Sanjay Leela Bhansali signe aussi la musique de cette romance à grand spectacle, qui, dans la tradition de Bollywood, intègre plusieurs séquences chantées et dansées où s’illustrent les trois interprètes principaux qui comptent parmi les stars les plus populaires en Inde. On raconte d’ailleurs que des millions d’admirateurs se sont mis à porter la même moustache que celle de l’acteur Ranveer Singh dans le film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RAM-LEELA (Sanjay Leela Bhansali revisite Roméo et Juliette et relate une nouvelle fois une histoire d'amour impossible) ou encore MUGHAL E AZAM (Les amours contrariées d'un prince moghol pour une esclave et danseuse à la cour. Un film qui a beaucoup marqué Sanjay Leela Bhansali).

Le réalisateur Sanjay Leela Bhansali n’est pas du genre à « lâcher facilement l’affaire ». Il portait déjà le projet de Bajirao Mastani dans les années 90 et pensait pouvoir le tourner en 2003 juste après Devdas. Mais à cause d’incessants changements de casting, les prises de vues n’ont pu démarrer qu’en 2014. Pendant le tournage le cinéaste a dû faire face à de nouvelles difficultés quand des descendants de Bajirao ainsi que de Mastani se sont élevés contre ce projet. « Certes on est secoué quand on se retrouve visé par 20 plaintes, se souvient le réalisateur,  mais c’est comme cela qu’on doit faire un film sur un guerrier en menant la guerre jusqu’au bout. »

Histoire de faire totalement sienne la psychologie de son personnage, l’acteur Ranveer Singh exigeait des membres de l’équipe de tournage qu’ils s’adressent à lui en l’appelant Bajirao et ne répondait pas à ceux qui utilisaient son vrai nom. Ses partenaires  Deepika Padukone, l’interprète de Mastani, et Priyanka Chopra, qui fut Miss Monde 2000, étaient apparemment moins stressées. Toutes deux ont sympathisé et ne se privaient pas de plaisanter sur le plateau, ce qui déplaisait au réalisateur car leurs personnages sont en rivalité.  En tout cas les trois stars n’ont pas eu à se plaindre côté garde-robe : quelque 300 costumes ont été confectionnés pour les protagonistes et les bijoux qu’ils devaient arborer sont authentiques. 

Alors qu’un avertissement en ouverture de Bajirao Mastani rappelle qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman qui ne prétend pas être historiquement exact, une action en justice a été intentée dans un tribunal de la ville de Pune. Les requérants reprochaient au film une vision falsifiée de l’histoire, citant par exemple la scène où les héroïnes dansent ensemble sur la chanson Pinga. Trois ans après Bajirao Mastani, Sanjay Leela Bhansali a retrouvé Deepika Padukone pour Padmaavat, qui s’inspire d’un poème du XVIe et retrace la vie d’une reine. Là aussi le film a créé la polémique. Des décors ont été brûlés pendant le tournage et à la sortie en Inde en janvier 2018, le réalisateur comme l’actrice ont reçu des menaces de mort venant d’intégristes qui estimaient - à tort - que l’image de la souveraine avait été profanée.

On ne change pas une équipe qui gagne : pour les rôles-titres, Sanjay Leela Bhansali s'est entouré ici de deux de ses acteurs fétiches, Deepika Padukone et Ranveer Singh, qui se donnaient déjà la réplique dans Ram-Leela et qu'il a depuis à nouveau réunis pour Padmaavat. ...

Basé avec plus ou moins de liberté sur la vie de Bajirao Ier, Bajirao Mastani se focalise sur la dizaine d'années durant lesquelles le peshwa en a fait voir de toutes les couleurs à sa femme et sa famille en s'éprenant de Mastani, la fille musulmane d'un raja auquel il a prêté ...

Film d’époque grandiose comme aiment le faire les Indiens. Somptuosité des costumes, des décors, des couleurs chatoyantes ou nacrées ; musique envoûtante ; danse raffinée ou énergique des femmes et danse sauvage et viscérale des hommes. Cette histoire est l’histoire ...