AVANT L'EFFONDREMENT

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Avant l’effondrement marque le passage à la réalisation de la romancière Alice Zeniter. Ce long métrage, co-signé avec Benoît Volnais, embrasse une bonne partie des interrogations, des problématiques qui secouent le monde contemporain comme la crainte d’un effondrement, les atteintes à l’environnement, les désillusions de toutes sortes. Autant de questions entrelacées avec la crise existentielle du personnage. 

Entre son père en fin de vie, son refus de savoir si lui-même est porteur d’une maladie incurable, le mystère de cette grossesse dont il serait responsable, Tristan est au bord d’un gouffre. « J’en peux plus de moi », lâche-t-il même à un moment. Mais l’effondrement n’est peut-être pas pour tout de suite. Niels Schneider, l’interprète de Tristan, déploie en tout cas une belle énergie pour traduire les émotions et états d’âme de son personnage. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA DÉRIVE DES CONTINENTS (AU SUD) (Là aussi, un jeune militant s'interroge sur l'avenir de la planète tout en étant en proie à des problèmes personnels) ou encore FEVER (Alice Zeniter a coécrit le scénario de ce film réalisé par Raphael Neal).

L’idée du film s’est imposée à Benoît Volnais et Alice Zeniter, devant une certitude : de plus en plus de monde voit l’avenir de façon forcément sombre, inquiétante. Loin de dresser un strict constat alarmiste, Avant l’effondrement propose à travers sa galerie diversifiée de personnages des réponses à la question « Comment vivre quand le futur est incertain, peut-être inexistant ? ». La réalisatrice précise : « Avec Benoît, on a voulu montrer la difficulté d’être au monde, de vivre face à l’incertitude mais aussi la force de l’empathie grâce à qui on peut faire communauté. Quand Tristan trébuche, il n’est jamais vraiment seul ». 

Découpé en chapitres, épaulé à l’occasion par une voix off, Avant l’effondrement multiplie les formes narratives, comme pour accompagner la quête tous azimuts de Tristan. Benoît Volnais précise qu’il avait en tête certaines pages de La Nausée de Jean-Paul Sartre pour exprimer le ressenti du personnage principal, son « hypersensibilité aux détails de l’existence » lors de certains moments qu’il traverse. Côté cinéma, le tandem de réalisateurs a pensé à la fois au Turc Nuri Bilge Ceylan et à l’Américain Gus Van Sant, deux cinéastes aux esthétiques fort différentes, mais qui partagent « une manière très inspirante de raconter et de filmer cette difficulté de vivre et d’être au monde ».  

Le choix de prénommer Pablo un personnage féminin a de quoi étonner. Benoît Volnais explique que ce prénom avait été donné pendant la phase d’écriture, en référence au collapsologue Pablo Servigne, qui a contribué à populariser en France la notion d’effondrement. Le personnage était censé être rebaptisé au dernier moment. « Mais ce prénom lui collait à la peau : il y avait quelque chose de magnifique dans ce personnage de femme désigné par un prénom masculin et lapidaire ». Alice Zeniter fait par ailleurs remarquer que de nombreux prénoms ont en commun d’être constitués de deux syllabes : Tristan, Fanny, Anna… Elle ajoute qu’on pourrait y déceler certaines références enfouies, si on le souhaite. Tristan renverrait ainsi au héros romantique par excellence et Anna pourrait évoquer l’Anna Karénine de Tolstoï, confrontée à une situation amoureuse douloureuse. 

Très chouette surprise.Au-delà du discours écolo, c'est l'étude du personnage qui fascine ici : voir à quel point cette nouvelle va l'obséder au point de lâcher boulot et famille ; le parallèle dressé avec l'avenir de l'humanité (parce que son potentiel ...