ATTACK THE BLOCK

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Pour résumer Attack the block de Joe Cornish, on a dit qu'il pourrait s'agir d'une version britannique des Goonies ou d'ET. Des ados se retrouvent aux prises avec des créatures extraterrestres et doivent régler le problème comme des grands. La seule différence, c'est que ces ados-là vivent dans une cité du sud de Londres, où Blacks et Blancs sont mélangés, et où les seules activités sont le vol à la tire et l'occupation illégale des cages d'escalier. L'irruption nocturne de loups-garous venus de l'espace va donc obliger ces "racailles" à protéger le "block". Lascars VS aliens en somme.

Vous l'aurez compris, on nage ici en plein délire. Normal : les organisateurs de ce foutoir bis étaient déjà responsables du mythique Shaun of the dead. Attack the block est coproduit par Edgar Wright (le réalisateur de Shaun of the dead...) et dans le rôle du gardien de la "serre à beuh", riche plantation clandestine, on retrouve Nick Frost. Quand au réalisateur de cet OVNI improbable, Joe Cornish. il était scénariste et présentateur télé provoc, avant de participer au scénario du Tintin de Spielberg. Et ça c'est très logique. On vous explique pourquoi juste après le film...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SUPER 8 (Parce qu'on retrouve ici aussi des ados confrontés à des envahisseurs. Et qu'il s'agit surtout d'un bel hommage à Steven Spielberg) ou encore HARRY BROWN (parce que Harry Brown traite aussi des banlieues londoniennes. Mais sur le mode du thriller social.).

Vous l'aurez peut-être remarqué : Attack the Block est un hommage génial et délirant à Spielberg et surtout à sa société Amblin. Amblin ? C'est le nom de la maison de production de Steven Spielberg qui, dans les années 80, inventa un cinéma fantastique et aventureux pour les kids dont les emblèmes intouchables restent Les Goonies de Richard Donner et Les Gremlins de Joe Dante. C’était l’époque où les gamins parcouraient les banlieues en BMX, se liaient d’amitié avec des extraterrestres pacifiques (ou empoisonnants, c'est selon) et roulaient leurs premières pelles avec des appareils dentaires très encombrants. Joe Cornish convoque toute cette imagerie (les gamins en vélo, les ET, la banlieue donc), tisse sa toile à partir d’éléments qui auraient pu appartenir à Night Skies (le projet de suite à Rencontres du troisième type de Spielberg, finalement avorté) mais dépoussière tout cela. Parce que l’époque a changé.

C'est ce que clame haut et fort Attack the Block : les aliens qui ont eu la mauvaise idée de s’échouer sur Terre aujourd’hui se font courser par une bande de misfits biberonnés au rap et aux films d’action. Et sous les duvets Spiderman, on ne cache plus les comics ou les figurines de superhéros, mais un arsenal de guerre. En ça, Attack the Block est finalement l'antithèse du Super 8 de JJ Abrams.

Loin de la nostalgie ultra fidèle et presque religieuse d'Abrams, Cornish propose une mise à jour du cinéma de Spielberg. Une réinvention irrévérencieuse et gonflée qui redonne vie à un univers d'une richesse inouie. C'est peut-être la principale raison qui a poussé le cinéaste à demander à Cornish d'écrire Les aventures de Tintin, le secret de la licorne : repartir de ses thèmes et de ses figures de style pour mieux se réinventer.