ASSAUT

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Un lycée perdu dans l’immensité neigeuse.  Depuis quelques heures, des adolescents y sont otages d’une bande de terroristes masqués qui n’ont pas hésité à tuer en investissant les lieux. Alors que l’armée ne pourra arriver avant deux jours, une poignée de parents et de profs s’improvisent commando de la dernière chance. Or les libérateurs font plutôt figure de bataillon de bras cassés que de troupe d’élite. 

Entre les maladroits, les lâches et les alcooliques, le petit groupe cumule handicaps et  incompétences et dilapide son énergie en chamailleries. Pourtant les préparatifs de l’assaut se mettent bien en place…  

Assaut est signé par le talentueux Adilkhan Yerzhanov, un scénariste et réalisateur originaire du Kazakhstan, dont le thriller A Dark Dark Man est sorti sur les écrans français en 2019. Ce cinéaste qui tourne plus vite que son ombre (un à deux films par an) ne cesse de glaner des récompenses dans les festivals internationaux. Sensible à la mise en scène inspirée et à l’humour d’Assaut,  le festival du polar de Reims lui a d’ailleurs décerné le Grand Prix de sa deuxième édition en 2022.   

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ASSAUT (Adilkhan Yerzhanov adresse ici un clin d'oeil au film réalisé par John Carpenter en 1976) ou encore FARGO (Pour le contexte fortement neigeux).

Adilkhan Yerzhanov ne cache pas son goût pour le cinéma de genre tout en admirant des auteurs comme Godard (et en particulier son Pierrot le fou). Il revendique, par exemple,  une forte influence des polars de Jean-Pierre Melville. Assaut fait bien sûr penser au film du même titre dans lequel John Carpenter mettait en scène en 1976 la résistance d’un petit groupe d’assiégés dans un commissariat isolé et déserté face à un gang. Yerzhanov qualifie le thriller de Carpenter de « western moderne » et pour lui il s’inscrit pleinement dans la tradition du « slow burn ». Le réalisateur apprécie beaucoup ces récits à combustion lente qui progressent lentement vers une explosion finale. « 37 heures avant l’assaut »  annonce d’ailleurs en ouverture le film du Kazakhstanais. 

Yerzhanov revisite les codes du cinéma de genre de façon personnelle. Qui sont les preneurs d’otages masqués d’Assaut ? quels sont exactement leurs revendications,  leurs objectifs ? Le scénario n’apporte pas de réponse. « Il ne s'agit pas d'un film d'action classique sur une libération d’otages, précise-t-il. Il ne s'agit pas de combattre des méchants, mais de se battre contre soi-même. » Il ne faut pas être trop pointilleux sur la vraisemblance de l’intrigue, prévient le réalisateur, qui s’intéresse avant tout à ce qui anime ses anti-héros : » de nombreux signes indiquent que les événements du film reflètent en fait l'état d'esprit des personnages ». 

Une bonne partie des films de Yerzhanov, comme Assaut, se situent dans le village fictif de Karatas. « Je ne connais pas de tels endroits au Kazakhstan », affirme le metteur en scène qui ne dénonce pas moins à travers ses fictions la corruption et les injustices qui gangrènent son pays. Pour pointer l’absurde de certaines situations, le réalisateur dégaine surtout l’arme de l’humour. Assaut a beau se dérouler sur une toile de fond dramatique les gags portés par sa galerie de pieds nickelés aux répliques impayables se succèdent avec une belle énergie. « N’importe quelle situation quotidienne peut se traduire en termes d’absurdité, et je tiens à souligner cette part ironique de la vie. Les idiots qui peuplent mes films renferment une certaine noblesse morale ». 

Que se passerait-il s’il ne fallait que le CAPES pour intégrer le GIGN ? Au diable l’absurdie, les professeurs du collège de Karatas, petit village isolé du Kazakhstan, se décident à remplacer les forces spéciales d’intervention lorsqu’un groupe de terroristes prend ...

Adilkhan Yerzhanov lâche enfin les taureaux, après un « Ulbolsyn » décalé et terriblement tordant. En assumant l’humour de son écriture, il donne un autre souffle à ses thrillers, toujours dans la même veine que les précédents, où la modernité fait face à des traditions, ...

Adilkhan Yerzhanov (7 août 1982, Kazakhstan - ) et les Etats-Unis se situent aux antipodes, à la fois géographiquement et artistiquement, en tout cas pour ce qui est du cinéma le plus commercial et le plus diffusé en provenance du pays de l’Oncle Sam. Le choix et le ...