AN ELEPHANT SITTING STILL

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Commençons par traduire le titre, ce que le distributeur français n’a pas jugé bon de faire : An elephant sitting still signifie Un éléphant assis immobile. Certes en français ce n’est pas très engageant. Pourtant il serait dommage de passer à côté du premier et dernier film de Hu Bo, qui s’est suicidé à 29ans, quatre semaines après l’avoir terminé.

L’histoire se déroule au nord de la Chine, dans une vaste ville post-industrielle déserte et plongée dans un brouillard perpétuel. Un jour, une altercation entre deux lycéens va souder les destins de quatre personnages brisés par l’égoïsme familial et la violence sociale. Ils ont un but commun : fuir vers la ville de Manzhouli, où dit-on un éléphant de cirque reste assis toute la journée, immobile…

An Elephant Sitting Still est l’adaptation d’une nouvelle du même titre écrite par Hu Bo et parue dans le recueil Huge Crack en 2017. Pour personnifier son quatuor le réalisateur a choisi Yuchang Peng dans le rôle de l’ado Wei Bu ; Yu Zhang pour jouer Yu Cheng, le grand frère ; Ulvin Wang pour jouer l’adolescente Huang Ling et Congxi Li pour jouer Wang Jin, le grand père. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN GRAND VOYAGE VERS LA NUIT (un autre exemple du nouveau cinéma chinois) ou encore A L'OUEST DES RAILS (Un documentaire sur la région où se déroule l'action de "An elephant sitting still").

An elephant sitting still a été présenté au Festival de Berlin. Comme Venise ou Cannes, les grands Festivals se disputent les cinéastes asiatiques. En 2018, c’est le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda qui remportait la Palme d’or avec Une histoire de famille, film qui par la suite a remporté le César du meilleur film étranger, alors que l’Oscar lui a été soufflé par Roma.

La même année à Cannes on a aussi découvert Asako I & II, film en deux parties de Ryusuke Hamaguchi, un autre cinéaste japonais, qui raconte l’histoire d’un amour disparu qui renait… En provenance de Corée du sud, on a vu Burning de Lee Chang-Dong, pervers trio amoureux dans lequel le comédien Yoo Ah-in fait merveille.

Enfin, il y a eu l’ovni Un grand voyage vers la nuit de Bi Gan, film hypnotique sur la recherche d’un amour perdu dont la dernière heure est en 3D. Des films qui prouvent la vitalité du cinéma asiatique.

Le constat ne manque pas de paradoxe : dans l’histoire de l’art, l’inspiration doit une part grandissante au pessimisme. Alors que les premières représentations insistent sur l’idée d’une trace à laisser pour graver la postérité, en honorant la grandeur des forces ...

Dans ce qui restera l'unique long-métrage de Hu Bo, qui mit fin à ses jours peu de temps après l'avoir achevé, le fond et la forme s'associent pour accoucher d'une œuvre d'une grande force lyrique. Empreinte d'une profonde dureté, elle parvient à évoquer, avec une économie ...

L’œuvre de Hu Bo est un des moments cinématographiques importants de l’année 2019. C’est indéniable. An Elephant Sitting Still est un bloc de cinéma mouvant et ténébreux, qui suit le destin de 4 personnes portant sur leurs épaules les stigmates d’une Chine à la ...