ABDUCTION OF AN AMERICAN PLAYGIRL

en VOD

Dans une banlieue campagnarde grisâtre, deux copains fauchés et désœuvrés se demandent comment ils pourront tirer leur coup. Une femme sortant d’un magasin, chargée de courses, leur donne la réponse. Pardi, imagine l’un d’eux, il suffit de la kidnapper, de l’amener dans le chalet de sa sœur partie en vacances et de la violer à tour de rôle. Cet argument absurde est résumé par le titre.

Fort heureusement, le ton est constamment à la comédie. Les comparses sont des losers et forment un duo risible, à l’opposé des loubards des polars urbains. Charles Bronson ne gâcherait pas une cartouche pour les liquider. Ils se heurtent à deux obstacles inattendus : le père refuse de payer une rançon, et la kidnappée, plus que complaisante, révèle un appétit sexuel hors-normes, au point que les deux étalons seront débordés.

Difficile de prendre au sérieux pareil scénario. Ce porno américain de 1975 ne comporte aucun nom de réalisateur. Qu’importe, tout le mérite revient aux acteurs principaux : Eric Edwards et Alan Marlow, parfaits en arroseurs arrosés, et Darby Lloyd Rains, hardeuse émérite des années 1970. Tous les trois sont parfaits de naturel et visiblement amusés par les situations.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES INCESTUEUSES (Porno de José Benazeraf, 1975. La fille d'un ambassadeur est enlevée. Elle séduit ses ravisseurs, dans un mode plus trouble que Abduction of an American Playgirl.) ou encore PATRICIA (Titre original: Abduction, de Joseph Zito, 1975. Histoire d'une fille enlevée et séquestrée, qui a peut-être influencé ce porno par son titre.).

Dans les rôle de l’insatiable violée, Darby Lloyd Rains se prête à un appétit sexuel sur lequel repose tout le ressort comique du film. C’est du burlesque pornographique : quand d’autres multiplient les gags, elle accumule les coïts. Fille d’un père musicien, elle avait débuté en chantant dans des night-clubs.

Au début des années 1970, elle entame sa carrière dans le cinéma pour adultes, devenant l’une des pionnières du genre. Elle joue dans Psychose et fantasmes sexuels de Miss Aggie de Gerard Damiano, La Grande Partie de Radley Metzger, Molly l’ingénue perverse de Mac Alhberg, tourne pour Joe Sarno et John Amero. Parallèlement à cette activité, elle devient aussi dominatrice professionnelle.

De cette période, elle garde le souvenir nostalgique d’une grande liberté sexuelle.

L’un de ses films préférés est Not Just Another Woman, sorti en France sous le titre de La Divine Obsession, de Toby Ross, qui réalisait d’habitude des pornos gays. Elle y joue une épouse échangiste dont la vie de couple sera bouleversée par l’arrivée de sa sœur religieuse. Elle espérait beaucoup en la progression d’un porno de qualité et considérait ceux qui tournaient des films en un week-end comme des porcs. L’indigence croissante des scripts la découragea dans cette voie. Elle avait choisi son pseudonyme en hommage au Derby anglais, à la Lloyd de Londres et au capitaine Renault de Casablanca, Claude Rains.