A UNITED KINGDOM

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A united kingdom raconte une histoire vraie. Mais elle fait partie de celles dont on n'entend pas beaucoup parler. Peut-être parce qu'elle a fini par trouver sa place dans les pages carnet mondain de la presse plus que dans les manuels de géopolitique.

La relation amoureuse entre un prince noir du Botswana et une roturière anglaise blanche a pourtant bien été retentissante, jusqu'à avoir causé un incident diplomatique entre l'Afrique du Sud et la Grande-Bretagne. Il faut dire qu'à la fin des années 40, au-delà d'un mariage brisant les coutumes endogames des lignées royales, la possibilité qu'un couple interracial, puisse s'installer sur un trône, faisait scandale. Surtout dans une région du monde sous le régime d'un apartheid interdisant les unions mixtes.

Amma Asante revient sur cette page oubliée de l'histoire, pour raconter certaines collusions entre le racisme et le politique dans un monde colonial en fin de règne. En prenant le prisme d'une langoureuse romance malmenée par les préjugés et les intérêts, A united kingdom dénonce avec force ce qui tenait d'un système institutionnel.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LOVING (Comme Khama et Williams, le couple de ce film est mixte, et fait face aux préjugés et à la ségrégation.) ou encore LES DIEUX SONT TOMBÉS SUR LA TÊTE (Bien avant A united kingdom (et dans un autre registre), cette comédie est un des rares film à évoquer le Botswana.).

Amma Asante n'avait pas prévu de travailler sur A united kingdom. A vrai dire, elle s'apprêtait à s'installer au Danemark quand David Oyelowo, comédien qu'elle avait dirigé dans la série Brothers and sisters l'a contacté pour lui parler de Colour bar, un livre enquête sur le couple Khama-Williams et la crise qu'il avait engendré. Oyelowo avait été approché pour jouer dans son adaptation, mais la production cherchait encore un réalisateur.

Le sujet a immédiatement fait écho chez la réalisatrice d'origine ghanéenne, élevée en Angleterre. Plus encore quand son père l'a élevée dans l'idée d'une Afrique indépendante, au point de lui avoir fait écouter et réécouter enfant les discours du premier président du Ghana. Ou simplement parce que ce projet de film allait dans la continuité de son précédent, Belle, sur la relation entre un aristocrate blanc et sa petite-nièce métisse dans l'Angleterre coloniale. A united kingdom lui donnait l'occasion d'explorer comment un homme pouvait tenter de changer le système politique de son pays. Mais aussi d'évoquer un système patriarcal africain qui envoyait ses jeunes hommes privilégiés faire des études à l'étranger, mais pas les femmes.

Pour rappeler que cette histoire a encore des répercussions aujourd'hui, A united kingdom a été tourné dans la véritable maison de Khama et Williams, tandis que le véritable petit-fils du prince fait une apparition. Et même sans ça, le lien avec ce qu'ils ont permis d'établir au Botswana était encore bien palpable : lorsque la production fit passer une annonce pour recruter des locaux comme figurants, des centaines de Botswanais y ont répondu spontanément tandis que Ian, le fils aîné du couple royal contre nature, et chef de l'état depuis 2008 est venu incognito sur le tournage. Une manière de veiller à ce que A united kingdom ne s'attarde pas tant sur une histoire de couple interracial que sur le contexte et l'endroit où elle a eu lieu.

Une belle histoire joliment interprétée, mettant plus l'accent sur les discours et les sous-entendus que sur la démonstration visuelle. Le film est habile dans son exposé sur le racisme de l'époque, mâtiné de condescendance à l'égard des colonies ou de mépris pour "l’occupant" ...

La rencontre eut lieu en 1947 à Londres. Entre le futur roi du Bechuanaland et une jeune anglaise. Histoire d'amour impossible que celle racontée par A United Kingdom ? Evidemment, à cause du racisme, de la situation de l'époque (L'Afrique du Sud venait de mettre en place sa ...

Nouveau drame historique fort sympathique d'Amma Asante. L'intrigue est certes simplifiée et dramatisée (après vérification sur wikipédia), mais ça m'a quand même permis d'apprendre un épisode fort peu glorieux de l'histoire du Royaume-Uni dont je n'avais jamais entendu ...