A GHOST STORY

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Sorti en 2017 et reçu comme un véritable choc par la critique et le public, A Ghost Story est une balade entre deux mondes, celui des vivants et celui des morts, comme seuls les cinéastes de génie peuvent les envisager.

Le réalisateur David Lowery pose sa caméra dans l’Amérique rurale, dans la petite maison en bois d’un couple joué par Casey Affleck et Rooney Mara. Lui, est particulièrement attaché aux lieux, et quand il meurt dans un accident de voiture, la maison devient terriblement vide et hostile pour elle.

Sous la forme d’un fantôme, un spectre paré d’un drap blanc percé de deux petits trous pour les yeux, il est pourtant bel et bien là. Il hante les pièces, comme prisonnier du temps et de l’espace. Une errance dont vous, comme lui, ne ressortirez pas indemne.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BELOVED (Inspiration de David Lowery au moment d'écrire A GHOST STORY, BELOVED de Jonathan Demme raconte comme une esclave est hantée par le fantôme de sa fille.) ou encore ANOTHER EARTH (Le budget de ce film de Mike Cahill s'élève, comme celui du film de David Lowery, à 150000 dollars.).

C’est à peine sorti du tournage du remake de Peter et Elliott le Dragon que David Lowery s’est jeté dans A Ghost Story. Comme la production Disney lui avait pris trois ans de sa vie et que c’était un processus assez lourd, il avait envie d’un projet qui irait vite, sans gros budget. Il y a donc eu une vingtaine de jours de tournage pour Casey Affleck et Rooney Mara et le budget n’a pas dépassé les 150000 dollars que David Lowery a payés de sa poche, sur le salaire perçu pour Peter et Elliott. A Ghost Story a été tourné dans le secret le plus total. En effet, David Lowery s’était gardé la possibilité de ne pas sortir le film si jamais le résultat ne lui convenait pas.

Il aurait été facile pour Casey Affleck de jouer ses scènes et de laisser les séquences où il est un fantôme à une doublure. Et pourtant, c’est bien lui sous le drap, à chaque plan. David Lowery souligne la rigueur de sa performance, « mécanique et très méthodique ». Le réalisateur explique toutefois que ce drap blanc sert à ce que le spectateur projette des intentions ou des sentiments mais qu’en aucun cas le langage corporel du fantôme ne varie pendant le film. « Les spectateurs pensent souvent que le visage du fantôme change, dit-il, que la forme des yeux devient plus triste pendant le film. Pourtant, c'est absolument le même drap du début jusqu’à la fin. » 

A l’origine, la première version du scénario écrit par David Lowery faisait 25 pages, ce qui est très court pour un long métrage. La version utilisée sur le tournage s’était étoffée jusqu’à 40 pages. Dans cette version, le ratio de l’image en 1:33 était déjà clairement indiqué à l’adresse d’Andrew Droz Palermo, le chef opérateur du film. « Comme j’apprécie ce format esthétiquement, dit David Lowery, je pensais que ce serait simple de l’utiliser. J’ai réalisé que mon cerveau a trop longtemps été conditionné à penser en terme de rectangle. Lorsque nous composions notre cadre, on réalisait qu’on parlait de compositions parfaites pour un rectangle. Ça nous a demandé du temps, des efforts et de l’entraînement pour réinitialiser notre pensée, pour reconditionner notre esprit à considérer le carré tel quel et comprendre comment le remplir correctement. »

Le frisson provoqué par A Ghost Story ne sera pas celui de l’épouvante, mais de la vibration un peu rare que procure l’étonnement face à un film inattendu. Sur le thème rebattu du fantôme et de la maison hantée, David Lowery propose une relecture d’une simplicité ...

Un simple drap pour raconter une histoire de fantôme. Comme si nous étions revenus à l'âge de l'enfance. Mais une histoire comme aucune autre. C'est une histoire sur ce qui reste. Comme la lumière des étoiles dans la nuit, alors qu'elles sont mortes depuis belle lurette. C'est ...

Après la vie, l’amour, vient le deuil. Avec l’incroyable A Ghost Story, David Lowery tente de chercher cette petite étincelle d’humanité qui survit après notre mort, à travers la tristesse de l’autre, mais aussi et surtout à travers le regard inerte du mort lui-même. N’étant ...