A BIGGER SPLASH

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A Bigger Splash est le remake de la Piscine, le fameux film que Jacques Deray tourna à Ramatuelle durant l’été 1968. Ainsi y retrouve-t-on – de nos jours et dans une luxueuse villa (avec piscine) de l’île sicilienne de Pantelleria – Marianne et Paul, un couple en vacances qui va recevoir la visite inopinée d’Harry – ex-amant de Marianne –, flanqué de son adolescente de fille, Pénélope.

Dans les rôles tenus précédemment par Alain Delon et Romy Schneider, vous allez reconnaître Matthias Schoenaerts et Tilda Swinton, et dans les rôles du père et de sa fille, incarnés jadis par Maurice Ronet et Jane Birkin, vous reconnaîtrez, aussi, Ralph Fiennes et Dakota Johnson, jeune comédienne de 24 ans, engagée avant la sortie du sulfureux Cinquante nuances de Grey de Sam Taylor-Johnson.

Alors que Matthias Schoenaerts déclara n’avoir jamais vu la Piscine, le réalisateur de ce remake, l’Italien Luca Guadagnino, avoua s’être moins inspiré de Jacques Deray, que du Roberto Rossellini de Voyage en Italie, du Jean-Luc Godard de One + One, de « l’énergie brute de Martin Scorsese et de la grande perspicacité de Jonathan Demme, concernant la nature humaine », fin de citation !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA PISCINE (1969) (Première version de la même histoire.) ou encore SWIMMING POOL (2003) (Décidemment, les piscines !!).

Présenté pour la première fois en septembre 2015, dans le cadre de la 72e Mostra de Venise, le film que vous venez de voir est le quatrième long métrage de fiction de Luca Guadagnino, réalisateur, scénariste, metteur en scène d’opéra et producteur italien, né à Palerme en 1971.
Fidèle à la comédienne anglaise Tilda Swinton, il la dirige ici pour la troisième fois depuis 1999, sans compter un court métrage, une série télé et un documentaire entièrement consacré à l’actrice, intitulé Tilda Swinton : The Love Factory.
Dans Amore, le deuxième film qu’ils tournèrent ensemble, elle était la mère d’un jeune homme qui, curieusement, tout comme Ralph Fiennes dans A Bigger Splash, trouvait la mort au fond d’une piscine !

Désireuse de faire une pause dans sa carrière après le décès de sa mère, Tilda Swinton, dans un premier temps, refusa le rôle que son ami cinéaste lui proposait. Mais, appréciant tout particulièrement celui-ci, ainsi que toute l’équipe qu’il était en train de constituer – notamment le Français Yorick Le Saux, directeur de la photographie et ancien élève de la Femis –, elle changea d’avis, à la condition de rendre son personnage, une grande star du rock récemment opérée des cordes vocales, parfaitement muet. C’est ainsi que, face au flot de paroles que le personnage de Ralph Fiennes déverse sur les uns et sur les autres, son personnage ne dit pas un mot, en dehors des flashbacks.

C’est à la demande des patrons de StudioCanal, qui avaient particulièrement apprécié Amore et qui détenaient les droits de la Piscine, que Luca Guadagnino s’intéressa au film de Jacques Deray. C’est avec le scénariste américain David Kajganich – déjà auteur d’Invasion d’Olivier Hirschbiegel avec Nicole Kidman et Daniel Craig – qu’il rédigea la nouvelle adaptation du scénario original, œuvre de Jean-Emmanuel Conil, pseudonyme d’Alain Page, futur auteur du roman Tchao pantin, que Claude Berri porta à l’écran dès sa parution.
Le titre de A Bigger Splash est un clin d’œil à un tableau homonyme de David Hockney, peintre anglais très inspiré par les piscines et, accessoirement, les jeunes garçons qui y barbotent.
En 1973, son compatriote et cinéaste Jack Hazan lui consacra un docufiction, également intitulé A Bigger Splash, qui reçut le Léopard d’argent du festival de Locarno.