13 MINUTES

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Comme son titre ne l’indique pas explicitement, 13 minutes est le temps qui s’écoule entre le moment où l’alerte est donnée et celui où une tornade s’abat sur une ville, laissant à peine le temps à ses habitants de s’abriter. 

Auparavant, le film aura pris le temps de dresser le portrait d’une communauté rurale fictive de l’Oklahoma, plus particulièrement à travers les points-de-vue de quatre familles distinctes.  Au moment où survient la tornade, les spectateurs sont d’autant plus sensibles à ce qui arrive aux personnages, par ailleurs très solidement interprétés. 

Les effets spéciaux spectaculaires donnent l’impression de vivre la catastrophe de l’intérieur et en temps réel, mais le script détaille surtout les réactions des différents protagonistes dans un contexte de crise, révélant le meilleur comme le pire. C’est aussi l’occasion d’aborder une palette inattendue de sujets sociétaux très contemporains, plutôt inhabituels dans ce genre de production.   

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TWISTER (L'un des premiers blockbusters à avoir fait de la tornade le personnage principal.) ou encore INTO THE STORM (Pour son point de vue quasi documentaire sur les tornades qui s'abattent sur une petite ville de l'Oklahoma.).

Avec le réchauffement climatique, les tornades ont augmenté en fréquence et en surtout en intensité, ce qui justifie totalement d’actualiser un sous-genre de film-catastrophe jusqu’ici représenté par Twister (Jan de Bont,1996), et qui avait donné lieu à de multiples variations comme En plein tempête (Wolfgang Petersen, 2000), Le jour d’après (Roland Emmerich, 2004), ou encore Into the storm (Stephen Quale, 2014) qui a lieu en Oklahoma, comme 13 minutes. La réalisatrice Lindsay Gossling, dont c’est le premier long mérage, s’est associée au chasseur de tornades Travis Francombe pour écrire un scénario réaliste et exhaustivement documenté. 

De nombreux figurants  ont été recrutés en Oklahoma parmi des habitués des tornades. L’une d’entre eux, Danielle Rogers, joue la femme médecin qui officie après la catastrophe. Dans la vie, elle a exercé comme urgentiste et est intervenue à l’occasion de nombreuses tornades, ainsi que son mari, capitaine de pompiers. Tous deux ont pris leur retraite. Une partie de 13 minutes a été filmée à Midwest city, Oklahoma, dans le dernier quartier à avoir été touché par la tornade historique du 3 mai 1999, qui détient le record des vents les plus violents jamais enregistrés.  

La catastrophe sert de révélateur à un certain nombre de sujets  sensibles dans l’Amérique contemporaine : les sans- papiers, l’avortement, l’homosexualité, le handicap. En incarnant une mère ultrapuritaine qui n’accepte pas l’homosexualité de son fils, Anne Heche est à l’extrême opposé de celle qu’elle est en réalité, mais le rôle a du avoir pour elle une résonance particulière. Elle-même a connu une enfance difficile, ayant grandi entre un père abusif qui s’est révélé un homosexuel caché, et une mère bigote ancrée dans le déni. Pour compenser, la future actrice s’est réfugiée à l’adolescence  dans l’alcool, les drogues et le sexe.  Au début de sa carrière, elle a ouvertement affiché sa relation homosexuelle avec Ellen De Generes. Par la suite, elle a eu deux enfants de deux maris différents.