SONS OF DENMARK

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Peu de pays échappent au terrorisme et au nationalisme. Y compris le Danemark si on se fie à Sons Of Denmark, thriller psychologique danois qui a fait le tour des festivals du monde entier (de la Belgique à la Corée en passant par l’Italie, les Etats Unis, l’Angleterre et le Canada) avant de sortir sur les écrans de son pays en avril 2019.

On y suit le parcours houleux de Zacharia, un jeune musulman de 19 ans qui, pour protéger les siens, rejoint une organisation radicale islamiste destinée à contrer la montée en puissance d’un politicien d'extrême droite à Copenhague. D’autant que ce nationaliste est porté par les sondages favorables de son parti émergent depuis qu’un attentat à la bombe a fait plusieurs victimes un an auparavant. Cerise maudite sur le gâteau pourri, un groupe de néonazis qui se font appelés les « Fils du Danemark » profite du chaos ambiant pour s’attaquer aux immigrés.   

Sur fond de terrorisme, de fanatisme d’attentat, de radicalisation, de guerre de culture, d’endoctrinement, de problèmes familiaux et d’infiltration policière dans des groupe intégristes, le film d’Ulla Salim montre le climat délétère d’un pays gangréné par les sentiments communautaires et la difficulté pour certains de s’affranchir de ses structures sociales.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NOCTURAMA (Une bonne peinture d'un univers déliquescent) ou encore MADE IN FRANCE (Signé Nicolas Boukhrief, une approche cinglante sous forme d'une série B nerveuse de l’infiltration djihadiste en France).

Le jeune réalisateur danois Ulaa Salim explique ainsi ses intentions pour son premier long métrage : « Je ne voulais pas que Sons of Denmark génère la discussion sur le motif suivant : « S’agit-il ou non de ma propre vision des choses ? » Ce qui m’importait, c’était de faire ce film pour discuter de la société que nous nous préparons à construire pour notre futur. Quant au genre du thriller. Il m’est apparu comme la manière la plus naturelle de véhiculer cette histoire. »

Le cinéma danois a connu un regain d’activité sur les années 2019/2020. Outre Sons of Denmark, on peut citer La Guerre du lait, comédie rurale dans le milieu de l’agriculture, Koko-Di, Koko-Da, conte fantastique bucolique et arty, Aquarela, l’Odyssée de l’eau, documentaire écologique engagé, Un jour si blanc, thriller psychologique sur fond de deuil et de vengeance ou encore L’Orphelinat, épopée musicale sur la misère enfantine dans les rues de Kaboul. Des genres différents pour des styles différents qui donnent un bon aperçu de l’éclectisme de cette nouvelle vague du cinéma danois.

Si Sons of Denmark a pu le voir le jour, c’est grâce au New Danish Screen, un programme de soutien danois destiné aux jeunes cinéastes et qui a entièrement produit le premier long métrage de Ulaa Salim. Toujours grâce à ce même fond de soutien, le réalisateur a pu, bien en amont de son tournage, faire des essais caméra et sélectionner au cordeau son casting composé en grande partie de jeunes acteurs qui n’étaient apparus jusque là que dans des courts métrages.