L'AGENCE

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Adapté d’un nouvelle de Philip K. Dick, L’agence est un film de  science-fiction mâtiné de romantisme avec un soupçon de métaphysique. Matt Damon y joue David, un politicien au destin prometteur qui, après une défaite électorale, rencontre une danseuse anglaise. 

L’attraction est immédiate et réciproque, mais une mystérieuse influence les maintient à distance. Peu après, David rencontre des hommes en noir chargés d’appliquer le plan d’un mystérieux président. Le reste est un jeu assez amusant qui, sous une apparence de course poursuite, pose des questions existentielles : Sommes-nous déterminés par un principe supérieur? Sommes-nous libres de nos actions ? Peut-on échapper à son destin ? 

Pas besoin d’être religieux pour se laisser divertir par cette intrigue  sophistiquée  mais très efficacement menée par le couple Matt Damon et Emily Blunt, qui retrouvent miraculeusement la chimie romanesque des thrillers classiques, comme une version de La mort aux trousses revisité à l’époque de Matrix.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MINORITY REPORT (Parce que la rencontre entre Steven Spielberg, Tom Cruise et l'imagination paranoïaque du romancier Philip K. Dick débouche sur une poursuite aussi haletante que spectaculaire.) ou encore DARK CITY (Parce que ce film, à l'ambiance noire et gothique très éloignée de celle de "L'Agence", traite également du thème de la manipulation de nos existences.).

Philip K. Dick est un auteur de science-fiction travaillé par les thèmes du complot et des réalités parallèles. Ses romans ou nouvelles ont été souvent adaptées au cinéma, comme Blade runner (Ridley Scott, 1982), The truman show (Peter Weir (1998) ou Minority report (Steven Spielberg, 2002). La nouvelle Rajustment (1954) dont s’inspire L’agence est typique de la tendance de l’auteur à remettre en question le réel, tout en préfigurant ses préoccupations métaphysiques, à travers le personnage du démiurge appelé ici « le président ». Dick aura une période mystique qui lui inspirera une trilogie dite divine à partir de 1976. 

Réputé pour ses scénarios (Ocean’s twelve, 2004, ou  La vengeance dans la peau, 2007) George Nolfi fait ses débuts de réalisateur avec ce film. Ses précédentes collaborations avec Matt Damon l’ont amené tout naturellement à faire appel à celui-ci pour incarner le rôle principal. A cette époque, l’acteur a gagné en maturité, sa notoriété est au sommet, et il est parfaitement rôdé aux scènes d’action que requiert le film. Sa participation au projet a convaincu quelques politiciens comme l’ancien président Clinton, ou l’ancienne secrétaire d’état aux affaires étrangères Madeleine Albright, de faire des apparitions. Face à Damon, Emily Blunt a du entreprendre une préparation physique intense avec un chorégraphe professionnel, qui l’a entraînée à danser d’une façon convaincante. Mais pour une séquence particulièrement complexe, la danseuse Acacia Schachte a exécuté les mouvements, avant que le visage de l’actrice soit incrusté numériquement sur son corps.

Une des astuces du film consiste à permettre aux « agents » de se déplacer dans New York grâce à une série de portes  qui sont autant de raccourcis. Le procédé permet de parcourir de façon crédible et euphorisante une multitude de lieux emblématiques comme le Rockefeller center, la bibliothèque publique ou encore le parc de Madison square. Les effets spéciaux, qui permettent d’intégrer les décors réels et les extensions numériques ont été confiés à Mark Russel, qui avait travaillé sur Minority report, également adapté de Philip K. Dick.

Une comédie romantique très correcte sur fond de fantastique et de théologie. Les aspects fantastiques sont survolés, inexpliqués, on n'a d'autre choix que de les accepter - comme les personnages - mais ça se fait tout simplement : ils sont là, ils sont qui ils sont, OK, ...

L'Agence est un curieux mélange entre thriller light, science-fiction philosophique et romance, qui lorgne constamment entre Inception de Christopher Nolan et la série Fringe, mais qui ne manque pas pour autant d'originalité. La tension monte crescendo jusqu'au bout du film ...

Matt Damon, Emily Blunt, Philip K. Dick, métaphysique, humanisme, individualisme, destinée, fatalité, amour. Un mix peu évident, et surtout sur lequel on peut se casser les dents, à moins que l'on réussisse à user des bonnes ficelles. David Norris (Matt Damon) est un homme ...