AU-DELÀ

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Ce 31e film réalisé par Clint Eastwood suit, dans trois pays différents, le destin de trois personnages confrontés à l’Au-delà. Il y a George, un Américain qui entretient une relation très particulière avec la mort, voire avec les morts ; Marie, une célèbre journaliste française qui a failli mourir sous la vague du tsunami thaïlandais de décembre 2004, et Marcus, un petit londonien de 12 ans, qui a perdu son frère jumeau dans un attentat. Le scénario de Peter Morgan va les mener tous les trois – voire les malmener – de San Francisco – ville natale du cinéaste – à Hawaï, en passant par Londres, Paris et même Chamonix pour que, peut-être, un jour, ils se rencontrent et pour que, peut-être, un jour, ils comprennent, enfin, ce que cache ce grand mystère qui nous attend tous, un jour ou l’autre. Peter Morgan était, déjà et entre autres, le scénariste de The Queen, de Stephen Frears, et de Frost/Nixon, l'heure de vérité, de Ron Howard.

Dans le rôle de George, vous reconnaîtrez Matt Damon, qui retrouve Clint Eastwood un an après Invictus et qui, afin d’honorer un contrat signé précédemment, dut s’échapper du tournage pendant plusieurs semaines afin de donner la réplique à Emily Blunt dans l’Agence, le film de science-fiction de George Nolfi qui devait sortir, en France, deux mois après Au-delà. Dans le rôle de Marie, la journaliste française, on retrouve la comédienne belge Cécile de France qui venait d’incarner sa compatriote, la célèbre nonne chantante Sœur Sourire et qui, pour la seconde fois, participait à une imposante production américaine. En effet, en 2004, elle jouait le rôle de la courageuse Parisienne qui accompagnait Phileas Fogg, alias Steve Coogan, et son domestique Passepartout, alias Jackie Chan, dans la nouvelle version du Tour du monde en 80 jours. C’est en visionnant un bout d’essais que Clint Eastwood l’a choisie parmi beaucoup d’autres, affirmant, à l’issue du tournage, qu’elle était l’une des meilleures actrices qu’il eut à diriger.

Dans le rôle du jeune Marcus et de son défunt frère jumeau Jason, difficile de citer un nom, puisque le réalisateur fit jouer les deux rôles, alternativement, par deux frères jumeaux débutants, Frankie et George McLaren, renforçant ainsi l’idée qu’ils étaient deux moitiés d’un tout. Un dernier mot pour vous signaler, également, la présence de Thierry Neuvic, en producteur et compagnon désorienté de Cécile de France, de Jean-Yves Berteloot, en éditeur parisien, de Stéphane Freiss, en patron sans scrupules, de Marthe Keller, en médecin helvète et sans tabou, et de Derek Jacobi, le célèbre acteur shakespearien, dans son propre rôle de célèbre acteur shakespearien, lisant du Dickens.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BIUTIFUL (2010) (La mort rôde autour d’Uxbal (Javier Barden – prix du meilleur acteur, Cannes 2010) qui, comme George (Matt Damon) dans Au-delà, semble très proche des morts.) ou encore LES JEUX SONT FAITS (1947) (L’Au-delà et l’ici-bas revus et corrigés par Jean Delannoy et Jean-Paul Sartre, pour l’une de ses rares interventions cinématographiques.).

La musique qui accompagne le film que vous venez de voir est, comme souvent chez Clint Eastwood, signée... Clint Eastwood. En effet, depuis 1980 et Bronco Billy, ce passionné de jazz et de country compose tout ou partie des bandes originales de ses films, qu’il édite, ensuite, sous son propre label : Malpasso Records. Comédien (enfin) reconnu, cinéaste (régulièrement) encensé, Eastwood est, depuis septembre 2007, un musicien comblé puisque nommé « Docteur en musique » par le Berklee College of Music de Boston, la plus importante des écoles de musique américaines. Sorti en France le 19 janvier 2011, c’est à dire, exactement, un an et six jours après Invictus, son film précédent, Au-delà conserva la première place du box-office français pendant ses deux premières semaines d’exploitation. Un beau résultat, eu égard à l’accueil modérément enthousiaste de la critique et du public états-unien, qui plafonna les recettes à moins de 35 millions de dollars, pour un budget, estimé, de 50 millions de dollars !

Souvent boudé par ses compatriotes et collègues – trois Oscars (dont un d’honneur) en 50 ans de carrière – Clint Eastwood dut se contenter, pour Au-delà, d’une nomination à l’Oscar des meilleurs effets visuels, récompense finalement attribuée, cette année-là, à Inception, le film de Christopher Nolan, également, tourné, en partie, à Paris et, également, interprété par une actrice européenne : Marion Cotillard. A propos de comédienne, celle qui incarne Jasmine, la jeune femme qui, à la télévision et dans le lit de son amant, remplace la journaliste incarnée par Cécile de France, n’est autre que Mylène Jampanoï, jeune comédienne française née à Aix-en-Provence, d’une mère française et d’un père chinois. Après l’avoir aperçue dans quelques épisodes de Sous le soleil, la tropézienne série de TF1, puis dans 36 Quai des Orfèvres, le sombre polar d’Olivier Marchal, c’est en 2006 qu’on la découvre vraiment, d’abord, amoureuse de la fille d’un botaniste, dans les Filles du botaniste, du romancier et cinéaste chinois Daï Sijie, puis, amoureuse d’un bandit charismatique, entre l’Himalaya  du 19e siècle et le Tokyo d’aujourd’hui, dans la Vallée des fleurs, de l’indien Nalin Pan, un film sur le plateau duquel elle rencontra son futur ex-mari, le comédien indien, Milind Soman, qu’elle épousa juste après le tournage et dont elle divorça trois ans plus tard. En 2010, elle sera Bambou, la dernière compagne de l’homme à la tête de chou, dans Gainsbourg (Vie héroïque) de Joann Sfar. Curieusement, trois ans plus tôt, en 2007, elle avait été la très sensuelle partenaire d’Alain Chamfort dans le clip de la Décadanse, reprise de la chanson que Gainsbourg avait écrite au début des années 1970 et qu’il avait interprétée, en duo, avec Jane Birkin.

Enfin, il faut savoir que, sorti au Japon trois semaines avant le tremblement de terre et le tsunami qui ravagèrent la côte orientale du pays le 11 mars 2011, Au-delà – qui, comme vous l’avez vu, s’ouvre sur le tsunami thaïlandais de décembre 2004 – fut immédiatement retiré des écrans nippons, Clint Eastwood et la Warner le jugeant « inapproprié », étant donné les circonstances. Touché par la catastrophe, le cinéaste annonça qu’une partie des recettes de la sortie vidéo du film serait utilisée pour venir en aide aux sinistrés.

Pourquoi un géant de cinéma comme Clint Eastwood, aurait-il obligation de ne réaliser que des chefs d'œuvres ? Pourquoi quand son cinéma s'avère « juste », beau et émouvant, celui-ci devient immédiatement « mineur » ? Hereafter serait donc une œuvre mineure dans ...

Plus de 2h plongé dans le faux rythme du film, sa nonchalance et ses écueils pour au final adorer avoir suivi le parcours des trois personnages principaux et toutes la symbolique qui les entoure. Au Délà c'est la représentation de la mort dans notre monde occidental pour ce ...

Pour son 31ème film, Clint Eastwood décide avec Au-delà de s'interroger et par la même occasion, son spectateur sur un thème qui semble l'interpeller à ce moment de son existence et de sa carrière : la mort et le questionnement qui gravite autour de cette thématique. Que ...