A DANGEROUS METHOD

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Un film en costumes… la chose est inédite pour David Cronenberg, cinéaste que l’on pouvait croire jusque-là uniquement attiré par la modernité et les ambiances contemporaines.

Mais en adaptant la pièce de Christopher Hampton, lequel est également l’auteur du scénario, Cronenberg a plongé sans hésiter au tournant des 19e et 20e siècles à ce moment clé où Freud, alias Viggo Mortensen dans le film, explore les terres nouvelles de la psychanalyse au côté d’un élève, Jung, joué ici par Michael Fassbender, qui deviendra un rival.
Et la méthode dangereuse à laquelle fait référence le titre du film, c’est précisément l’expérience préconisée par Jung à partir de 1905 des associations verbales, conduite dans la lignée de celle des associations libres utilisée par Freud dès 1894. Il s’agit en fait d’inviter le patient à réagir aussi rapidement que possible à une liste de mots en chronométrant le temps de réaction.

Cette méthode, fort controversée à l’époque, est appliquée dans le film à une jeune hystérique, Sabina Spielrein, incarnée par Keira Knightley, dont l’évolution à la fois affective et professionnelle est au cœur du scénario. Comme le précise Cronenberg, « ce n’est que depuis 1977 qu’on sait l’importance du rôle joué par cette femme auprès de Freud et de Jung ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AU-DELÀ DU BIEN ET DU MAL (Liliani Cavani met elle aussi en scène la relation tumultueuse entre une femme et deux hommes dont Lou Andreas Salomé et Friedrich Nietzsche) ou encore FREUD, PASSIONS SECRÈTES (John Huston, comme David Cronenberg, tente d'explorer les arcanes de la méthode psychanalytique à travers un portrait de son père fondateur, Sigmund Freud).

Ce n’est évidemment pas la première fois que le cinéma s’intéresse de près au père de la psychanalyse et à la psychanalyse en général. C’est ainsi que dès 1926, deux disciples de Freud avaient collaboré à l’écriture du scénario d’un film de Pabst intitulé explicitement Les Mystères d’une âme.

Mais ce n’est toutefois qu’en 1962 que Freud lui-même fut représenté à l’écran dans le film de John Huston, Freud, passions secrètes et sous les traits de Montgomery Clift. Et c’est le philosophe français Jean-Paul Sartre qui écrivit la première mouture d’un scénario qui sera très largement remanié par la suite afin de mieux intégrer l’univers de Huston attentif aux grandes figures héroïques. Le film devient ainsi l’histoire d’une enquête, celle de Freud sur lui-même. Même si la figure de Freud a pu être utilisée dans certains films comme ce fut le cas dans  Sherlock Holmes attaque l’Orient Express d’Herbert Ross en 1976, il a donc fallu attendre Cronenberg pour que Freud redevienne la figure centrale d’un long-métrage.
Le personnage du psychanalyste en revanche n’a cessé d’apparaître sur les écrans à travers le monde entier ou presque. On peut citer des rôles aussi différents que l’analyste myope jouée par Ingrid Bergman dans La Maison du Docteur Edwardes d’Alfred Hitchcock en 1945 confronté à Gregory Peck traumatisé par la mort accidentelle d’un petit frère, ou bien le psychanalyste plutôt distrait qu’incarne Philippe Morier-Genoud face à Fanny Ardant ravagée par la passion amoureuse dans La Femme d’à côté de François Truffaut.

Très récemment, c’est Nanni Moretti qui campe un psychanalyste romain dans son propre film Habemus papam à qui la Curie demande d’aider un pape qui doute terriblement de sa capacité à exercer son sacerdoce pontifical. L’impuissance de cet analyste à organiser autre chose que des matches de volley entre cardinaux désœuvrés est comme la métaphore parfaite d’une psychanalyse qui, appliquée au cinéma, trouve rapidement ses limites.

1904 à Vienne : une calèche s'arrête devant une élégante clinique, à l'intérieur de la voiture une jeune femme visage déformé, écumant et criant de rage se débat comme une forcenée tandis que le personnel tente de la maîtriser pour la faire entrer dans l'établissement. Sabina ...

De 1904 à 1912, l'histoire de la relation entre Carl Gustav Jung et l'une de ses patientes, Sabina Spielrein, hystérique et masochiste depuis l'enfance, et de leurs contacts avec Sigmund Freud. En-dehors des crises d'hystérie, Cronenberg a abandonné le terrain de la violence ...

Que c'est bizarre. Globalement, je ne saurais affirmer qu'il s'agit ici d'un grand film, ni même d'un film réussi, encore moins d'une œuvre intelligente et profonde. L'enjeu dramatique de la trame est assez rapidement passée au second plan de mes préoccupations en regardant ...